mercredi 25 novembre 2009

FEMMES ET CYCLISME

Cette semaine lors de mon déplacement en Usine j’ai acheté un magazine vélo, histoire d’avoir quelque chose à lire pendant la nuit à l’hôtel, car j’avais oublié mon bouquin chez moi.

La revue, CycloSport, n’est pas celle que je lis d’habitude mais il m’arrive de l’acheter une ou deux fois par an (toujours par des questions logistiques, c'est-à-dire, pour tuer le temps pendant un déplacement). Je ne veux pas dire que c’est un mauvais magazine car il y a quelques articles très intéressants dans le domaine de l’entrainement ou la préparation (en sens large), mais comme tout le monde, je dois respecter un budget et je me dois de choisir.

Et quelle surprise quand, en l’ouvrant, je découvre un article sur la question la plus « étonnante » avec laquelle je me suis confronté depuis longtemps (et, en plus, ici en France, pays que je croyais culturellement plus avancé que l’Espagne) :

Comment réagissez-vous si une femme vous double à l’entraînement ou lors d’une course ?

Je vous épargne les réponses des différentes personnes interviewées, six. Politiquement sont très correctes mais, quand on les lit plus attentivement, elles laissent transpirer une arrière pensée un peu « macho » que la majorité parmi nous devons gérer au quotidien. Oui, je dois m’inclure dedans, si ce n’est que par l’éducation que j’ai reçu : école catholique unisexe jusqu’au Terminal et, après, dans l’école d’ingénieurs, on ne pouvait pas dire qu’il y avait beaucoup des filles (autrement dit… celui qui n’a pas péché, qui jette la première pierre…).

En effet, malgré les lois contre la discrimination positive qui fleurissent à droite et gauche, culturellement, nous sommes toujours très loin de parvenir à l’égalité dont on parle dans la Constitution Française. Et la situation est encore pire dès qu’on parle du sport en général, et du cyclisme en particulier. Il faut se rappeler qu’il n’y a pas longtemps, quelques champions cyclistes Français (je ne ferrai pas de délation) déclaraient que le cyclisme était un sport d’hommes où les femmes n’avaient rien à y faire !!!.

Cependant, en tant que membre actif du groupe Cotesua (à temps partiel, je vous l’accorde) je me suis senti très fortuné et presque en avance avec mon temps (j’oserais dire) car parmi les participants à nos sorties, nous comptons avec la présence de trois femmes (OK… une minorité, mais toujours plus qu’avec le groupe Babou où nous en avons zéro pointé).

C’est pour ça que je ne conseille pas de sortir avec nous à tous ceux qui se sentiront dérangés par la question en litige, car ils risquent de passer un sale moment sur leur vélo. Par exemple, essayons d’imaginer à quoi pourrait ressembler cette sortie, (histoire de me faire plaisir) :

Départ sr la route de Castellet, les premiers kilomètres au calme pour échauffer, jusqu’à que Débora (l’actuelle championne d’Espagne de contre la montre individuelle) décide de faire un peu de fractionné. Ici, notre personnage, blessé à l’orgueil passe à l’offensive malgré des signaux d’alerte à cause de l’effort consenti.



Quelques kilomètres plus tard, le rythme du peloton s’accélère et plusieurs groupes de différents niveaux sont constitués spontanément, dont un où on peu trouver notre protagoniste de la journée et Katja (des milliers de kilomètres par an à allure cyclosportive). En ce moment, elle décide de passer à l’avant et commence à marquer le rythme et, pendant que la majorité se contentent de tenir sa roue, on la connait bien, notre « super-macho » ne peut pas s’empêcher de passer aussi à l’avant malgré la fatigue cumulée. Conséquence : Il se met, encore, dans le rouge.


Arrêt pour le petit-déjeuner, et de retour, l’habituelle bagarre au pied des Colinas (après Vilafranca), où notre « vedette » fini par payer tous ses efforts pour calmer son ego et explose en mil morceaux (fringale anthologique). Et pour mieux arranger les choses, il voit comme Nuria (cinquième au ranking CIMA dont première femme avec 299 cols escaladés) que, jusqu’à maintenant était restée cachée, lui double tranquillement à son rythme (c’est logique, pour elle, 80 km ce n’est qu’un apéritif).


Franchement, je ne voudrais pas être dans sa peau en rentrant à la maison, surtout, à cause des séquelles psychologiques. En fin de comptes, tout le monde a eu une fringale…

Donc, vous êtes prévenus, si vous avez un problème quand vous êtes doublés par une femme, ne venez jamais sortir avec le groupe Cotesua, car nous avons la chance de compter parmi nous avec trois filles qui représentent (à elles toutes seules) presque tous les styles de cyclisme: la compétition (de haut niveau), le cyclosport et le cyclotourisme (VTT y/c).

Autrement… je suis en train de réfléchir à des suggestions pour des futurs articles de notre magazine « favori »:

Comment réagissez-vous si un « gros » vous double à l’entraînement ou lors d’une course ? ou… Comment réagissez-vous si un « noir » vous double à l’entraînement ou lors d’une course ?... ou pour quoi pas ? Comment réagissez-vous si un « vieux » vous double à l’entraînement ou lors d’une course ? ;-)

Bonne Route

NOTE : Photos par gentillesse de Manolo TUSINO

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